- méphitique
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• 1564; bas lat. mephiticus, de mephitis « exhalaison sulfureuse d'origine volcanique »♦ Dont l'exhalaison est toxique et puante. Vapeurs méphitiques.Synonymes :- puant⇒MÉPHITIQUE, adj.Vieilli ou littér.A. — Dont l'exhalaison est malfaisante, toxique, parfois puante, désagréable. Synon. délétère, infect, fétide, vicié, malodorant, nauséabond. Gaz, vapeur méphitique; odeur méphitique. L'air méphitique m'en a chassé [du palais de justice de Valence]. Des juges qui passent leur vie dans cet air malsain n'ont jamais lu un dictionnaire de chimie à l'article ventilateur (STENDHAL, Mém. touriste, t. 3, 1838, p.264). Les lésions infectieuses, consécutives (...) aux émanations méphitiques des fosses d'aisances (ROGER ds Nouv. Traité Méd. fasc. 6 1925, p.56):• ♦ J'aspirai non sans quelque attendrissement, dans le vestibule délabré de l'hôtel Brettinoro, la première bouffée d'air méphitique qui m'y saisit à la gorge. L'odeur moussue et somnolente des vieilles demeures est la même en tout pays...MILOSZ, Amour. initiation, 1910, p. 20.— [P. méton. du déterminé]♦[En parlant d'un objet, d'un lieu] Qui exhale des gaz ou une odeur méphitique, qui en est rempli. Cette méphitique officine (MAURIAC, Baiser Lépreux, 1922, p. 161). Un poêle méphitique (CARCO, Voix basse, 1938, p. 24).♦[En parlant d'une pers.] Rare. Synon. de puant. La maison n'est rien auprès de l'habitante, veuve méphitique (...). Cette personne (...) ressemble à une ville d'Asie grouillante et pestilentielle (BLOY, Journal, 1903, p. 188).B. — Au fig. Qui corrompt l'âme, l'esprit. Les villes et les cafés concerts méphitiques (LA VARENDE, Centaure de Dieu, 1938, p. 34).REM. Méphitiser, verbe trans, rare. Rendre méphitique. Des fleurs, mises en grande quantité dans une chambre fermée, en méphitisent l'air au point de faire mourir les personnes qui le respirent (BERN. DE ST-P., Harm. nat., 1814, p. 145).Prononc. et Orth.:[mefitik]. Att. ds Ac. dep. 1798. JOUY, Hermite, t. 1, 1811, p. 13: -phy-. Étymol. et Hist. 1564 (RABELAIS, Cinquiesme Livre, éd. C. Marty-Laveaux, chap. 29, p. 120); 1855 fig. (BAUDEL., Curios. esthét., p. 168). Empr. au b. lat. mephiticus «même sens». Fréq. abs. littér.:33. Bbg. DELB. Matér. 1880, p. 201. — GOHIN 1903, p. 280 (s.v. méphitiser).méphitique [mefitik] adj.ÉTYM. 1564, Rabelais; bas lat. mephiticus, de mephitis « exhalaison sulfureuse d'origine volcanique ».❖1 Dont l'exhalaison est malfaisante, toxique, et généralement désagréable, puante. || Air, gaz, vapeur… méphitique. || Odeur méphitique.♦ Par ext. || Ruisseau méphitique (→ Gadoue, cit. 1).1 Les apprentis respirèrent les émanations de la rue avec une avidité qui démontrait combien l'atmosphère de leur grenier était chaude et méphitique.Balzac, la Maison du Chat-qui-pelote, Pl., t. I, p. 20.2 (1845). Fig. Impur, malfaisant. ⇒ Malsain, pernicieux.2 Elle (la Virginie de Bernardin de Saint-Pierre) tombe ici (à Paris) en pleine civilisation turbulente, débordante et méphitique, elle, tout imprégnée des pures et riches senteurs de l'Inde.Baudelaire, Curiosités esthétiques, VI.❖CONTR. Embaumé, odoriférant, parfumé.DÉR. Méphitisme.
Encyclopédie Universelle. 2012.